29/10/2014
Ré Mi.
C’est un beau jeune homme, aux idéaux ancrés dans la crinière échevelée : un des ces post-adolescents qui se donnent des airs plus vieux parce qu’ils se laissent pousser la barbe, mais dont les beaux yeux clairs témoignent d’une absolue nécessité de vie. Une vie qu’il ne se laissera pas dicter : il a fait des études un peu décalées, dans un lycée agricole, une formation après le Bac en Gestion et protection de la Nature, il sait que les débouchés sont rares, mais peu importe : ce qui lui plaît, c’est d’être en harmonie, à contre-courant de tout ce qui motive la jeunesse de son époque et ceux qui les ont élevés. On dira qu’il se cherche, mais si on le dit, c’est parce qu’on n’a plus l’âge de le faire, et que les concessions qu’on a faites, nous, aux idéaux de notre jeunesse, sont légion. On peut regimber, arguer de quelque permanence, mais il n’empêche : notre temps a passé, est devenu, sans prévenir, celui de ceux qui nous ont suivis, à qui on a donné vie, qu’on regarde s’engager avec fierté, et crainte. On parle beaucoup trop de lui, ces jours-ci, en oubliant l’essentiel, pourtant : un jour viendra où tout se fera silence et peine, et c’est là qu’on saura vraiment qu’il manque au monde qui l’aura sacrifié.
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