24/05/2014
Delirium Tremas.
"Littérature & Musique" chez Yannick et Manu était un pari risqué. Les habitués de la belle maison de Trémas ont connu le haut de gamme depuis que ces deux fondus de musique organisent des concerts chez eux: dans les trois ans qui se sont écoulés, Guillo, Nicolas Vitas et Fergessen, entre autres, toute une filière qui ramène à Gérard Védèche, le maestro, qui eut le nez, l'année dernière, de nous dire que nous n'étions pas suffisamment prêts pour venir. Un an après, au septième concert de notre combo, sous la belle égide des tableaux de Theodora Vourvouri, et deux semaines après le concert de l'Atmo, nous étions prêts à en découdre, au sens propre quand il faut lutter contre la crainte que peut inspirer, en amont, l'idée d'aller rencontrer un auteur. À l'Atmo, quand j'ai lu, pour commencer le spectacle, des extraits de ma pièce de théâtre à paraître, j'ai entendu très vite les rires couler, en cascade: rassurant, quand on tente la veine comique (rire jaune, bien sûr), et gratifiant quant au niveau de lecture. Hier, j'ai senti une petite perle de sueur couler le long de ma tempe, race que de rire, aucun! Mais une écoute attentive, et au final, une forte envie de connaître la suite, en septembre, et plus tard sur scène. Notre crescendo passe par les deux chansons qu'Eric Hostettler interprète seul, "Faire l'hélicoptère" et la dernière, "Pas loin de la cinquantaine". Des applaudissements nourris, une belle assemblée, trente personnes, quinze de moins qu'à l'habitude, prises par la pièce de théâtre d'une des leurs. On a pris la mesure, davantage que l'habitude, Gérard et Clara sont introduits, les lectures, les présentations générales - l'histoire de mon Goncourt ex-æquo et mon statut d'auteur mort encore vivant des manuels scolaires - et les chansons du quatuor (je suis dedans) s'enchaînent, avec le climax d'entrée de "Au-dessus des eaux", puis le finale de l'Embuscade, qui émeut chacune des personnes qui découvre cette chanson et cette histoire mêlées. Sandro est venu en ami, près "l'Embuscade", c'est le guet-apens, parce qu'on l'oblige, gentiment, à jouer la "Valse, Claudel" sur un vieux piano désaccordé aux sonorités de saloon. Il en bave mais s'exécute, et nombreuses, encore, seront ceux qui viendront lui demander une source ou une partition. Qu'ils patientent encore un peu, elle sera dans le quatre titres qu'on prépare toujours, accompagné au violoncelle, histoire de décupler l'émotion. On a resserré le set, pour ne pas décourager un public déjà curieux: le bon format, l'équilibre entre la proposition culturelle et la soirée qui continue, les bons petits plats, les vins qui vont avec, des gens heureux et des rendez-vous qui se prennent.
17:46 Publié dans Blog | Lien permanent
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