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19/06/2013

You mean emotion.

IMG_1760.JPGEt puis Pascale s’est avancée vers moi.  J’ai reconnu ses yeux avant son prénom, je dois dire, mais tout est revenu et nous n’avons pas tergiversé avant de parler de lui. De l’ami que nous avions en commun et qui, il y a près de quinze ans maintenant, a choisi de ne pas supporter plus avant la douleur d’une rupture amoureuse. De coller à la mythologie romantique et rock’n’roll qu’il incarnait. Cet homme, que j’avais rencontré deux années plus tôt, avec qui j’ai immédiatement accroché, m’avait semblé un autre moi-même, écorché, sur le fil, mais flamboyant dans ce qu’il donnait à voir. Au même moment, les mêmes tourments auraient pu m’emporter, mais j’ai gardé l’instinct de survie, dépassé les maux par les mots (qu’on m’autorise cette atroce paronomase qui fleurit un peu partout !)… Et aujourd’hui, Pascale, quinze ans après. Je lui apprends que j’ai donné son nom à un des personnages de mon premier roman, dont on parle peu, une fois seulement, mais dont l’extrait concerné, comme par hasard, s’est retrouvé dans les pages du dernier Bordas de 3ème. Comme s’il ne devait, comme Gérard, jamais être concerné par l’oubli. J’ai pensé à l’autre alter-ego, au même destin tragique et je me suis dit qu’il valait mieux vivre, tout compte fait. Ça pique les yeux, mais ça permet de se dire qu’on la mène, la route: et la vitrine ci-jointe expose, pour un temps, les petits cailloux dérisoires qu'on y a laissés.

17:33 Publié dans Blog | Lien permanent

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