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05/12/2012

Jeux de massacre.

Sans doute un substrat de la bonne éducation que j’ai reçue, mais croyez-le ou non, j’ai toujours une peur panique de déranger. Qui s’accommode mal de la propension que j’ai, publiquement, à solliciter l’Alceste que j’ai en moi pour dézinguer – c’est un mot que j’aime, définitivement – les personnes qui ne manifestent pas autant de gêne que j’en éprouve pour accaparer quoi ? le cours d’une soirée ? celui des discussions rompues d’un dîner en ville ? Il m’arrive encore, heureusement, de prendre la parole publiquement, devant des auditoires qui, dans le pire des cas, sont sommés de m’écouter, dans le meilleur, m’attendent. Pour savoir si « je » correspond(s) à celui qu’ils ont lu. Mon avantage et mon drame mêlés, c’est que le premier auditoire me permet de ne plus éprouver aucune gêne quand je prends la parole publiquement, au risque d’appliquer une ou deux recettes qui me dérangent quand je m’adresse au deuxième. Avec lequel je tiens à ce que le lien soit le moins dénaturé possible. Tout ça pour dire que c’est l’autorité qui détermine la prise de pouvoir, fût-elle aussi minime. Et qu’on doit l’interroger, pas la considérer comme acquise. Je ne vais pas prendre le micro et réciter « l’Embuscade » - ou demander à Eric de la jouer - en plein milieu d’une fête d’anniversaire, ce serait incongru. A moins que ce fût à la demande de la personne qui invite, auquel cas il faut lui offrir un psychanalyste. Mais je n’invente rien, je le sais : Alceste lui-même est sidéré par le sans-gêne de Célimène, ça ne l’empêche pas de l’aimer. Mais je savoure encore la formule d’un ami, à qui un convive a proposé, puisqu’il était musicien, de jouer quelque chose pour l’assemblée. Et qui, en guise de réponse, a demandé ce qu’on lui eût demandé de faire s’il eût été proctologue.

17:39 Publié dans Blog | Lien permanent

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