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13/10/2012

Toquey si gaöes!

Les tournées sont jubilatoires pour un écrivain. L'occasion est exceptionnelle de sortir de la solitude de son activité. Quand en plus les protagonistes arrivent à faire qu'un périple de 500km semble durer quart d'heure, de fous-rires de surcroit, c'est une vie qu'on aimerait mener au quotidien, tout en sachant que ce n'est pas possible et que les lendemains, souvent, sont durs. Sauf quand on va retrouver l'écriture, qui m'a permis, hier, de me placer - après transformation d'une salle improbable - dans l'arc de cercle de mes frères de voyage. Devant le kakémono aux couleurs de Nicolas Vitas, hôte et chauffeur du convoi, sous le feu puissant des par56, je présente mon travail par anecdotes, crée quelques effets d'attente et de curiosité. J'ai une demi-heure, pour une prise de parole entremêlée de cinq chansons. Éric joue pour la première fois sur sa nouvelle guitare, celle du luthier de la semaine dernière, qui rend en son l'amour qu'on lui a porté en la faisant. Dgé, lutin lunaire, est à sa droite, dans son monde de technique et de guitares inconnues du grand public. Les répétitions portent leurs fruits, la relation est parfaite et ça s'entend, dans l'intention. Je me surprends en dedans de moi, me demandant si je ne rêve pas. "L'Embuscade", comme d'habitude, plonge tout le monde dans l'émotion, la mémoire vive restituée."Au-dessus des eaux et des plaines", réorchestrée, achève le tout, entre jubilation et catharsis. Nicolas Vitas peut entrer en toute confiance, je crois qu'on a bien ouvert. Les chaussures orange rutilantes et le pantalon à liseré, il prend la place, au sens littéral. Et littéraire, aussi. Jongleur de mots, il enchaîne les chansons, petites histoires du quotidien et de l'enfance, essentielles dans leur poétique  banalité. L'ambitus impressionne autant que le physique, l'émotion affleure, peut-être la présence de son ancienne professeure de français ou celle avec qui, nous dira-t-il, il a vécu sa première amourette exquise. Je bénis - c'est le lieu - ma vie quand elle m'amène à me voir dédier "le pêcheur de centimes", que j'adore. La quarantaine de personnes, déjà conquise, rend l'absence d'armes, l'attention est belle et palpable. Pierre, un ami d'Eric venu en local, dira de Dgé que son approche contrapuntique - le contrepoint rigoureux - souligne la force des textes - ceux de Vitas, les miens, puisqu'il fait le lien. Un lien fraternel autant que musical: ça se ressent. L'acte I du "Littérature & Musique Tour" est déjà terminé. Il me conduit à Orthez aujourd'hui, à la rencontre avec Alain Larrouquis, à mon entrée, symbolique, dans la Moutète. Cette vie-là vaut les peines que je lui ai consenties. Sans que je me sois senti con, je vous vois venir, M.Vitas.

18:18 | Lien permanent

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