Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

22/03/2012

L'adversaire.

Je n’ai de lui qu’une vieille image, pourtant obsédante : il est face à moi, il sait que mon seul point fort est de tirer à longue distance : rien de plus simple, dès lors, pour lui, mon adversaire direct, de m’en empêcher. On joue une partie amicale contre le club voisin, donc rival, il est une des figures dont me parlait ma sœur, qui jouait sous les couleurs de ce club-là, puisque le club de mon père, de mon frère et le mien n’avait pas d’équipes féminines. Ce n’est pas un additum au Poignet d’Alain Larrouquis que je vous livre là, c’est la réalité qui rattrape : au moment même où le PAL sortait, mon club disparaissait, faute d’une flamme entretenue et transmise. Au moment où j’écris ces lignes, j’apprends la disparition non d’un ami, mais d’un visage, d’un nom qui a traîné sur toutes les lèvres des basketteurs de la Région. Il a disparu en quinze jours d’une maladie fulgurante qui habituellement prend son temps. Il a mon âge, on n’en parlera plus qu’au passé et quelque chose me choque, même si, évidemment, on peut parler, ces jours-ci, de morts plus injustes encore. La mort n’est ni juste ni injuste, elle est arbitraire. L’ironie, c’est qu’après avoir porté les couleurs du club adverse, cet homme-là a porté celles d’un club que j’ai fait mien mais que j’ai quitté quand même. Demain matin, il y aura des retrouvailles devant le cercueil. Je ne dis même pas qu’il aurait aimé ça mais c’est bien tout ce que la vie peut faire pour lui.

18:38 Publié dans Blog | Lien permanent

Les commentaires sont fermés.