23/02/2012
Vie et mort d'une polémique pourrie.
Le billet d'hier, pourtant destiné - principalement - à l'auteure du livre chroniqué, a fait des siennes et la polémique a continué, jusqu'à ce que, visiblement, la personne concernée close son compte pour éviter les débordements. Car débordements il y eut: une vaine oppisition Anciens/Modernes, la littérature de maintenant et de demain contre la vieille école. Evidemment, on ne peut s'empêcher de penser à une certaine forme de jalousie, quand la question des refus (de maisons d'édition) revient si régulièrement. On ne peut s'empêcher, non plus, de se dire qu'il est (trop) facile de revendiquer le titre d'auteur ou d'écrivain quand la question de la sélection ne s'est pas posée comme elle se l'est posée pour nous. Pas pour des questions de qualité, mais surtout pour les questions liées au coût de production d'un livre, à l'équilibre qu'il faut viser pour un éditeur. Je vois depuis quelques temps, à l'image de la société, un milieu un peu sclérosé, avec des composantes qui se regardent en biais. Mais qui continue vaille que vaille à exister physiquement. Commander ses livres sur Internet, par exemple, c'est un confort, mais c'est un risque à faire courir au(x) libraires, qui, de fait, s'épuisent un peu dans leur action et vont rechercher la sécurité, au risque, ce coup-ci, de ne plus faire leur travail de découvertes, d'appuis, de rencontres etc. Un cercle vicieux, évidemment. Puisque quand il n'y aura plus, comme je l'ai entendu que des blockbusters du livre dans les librairies, plus person ne de sensé n'ira. Ce n'est pas moi qui vais résoudre le problème: petit auteur d'un petit éditeur, j'ai eu et j'ai encore la chance de faire de grandes rencontres autour de grands lecteurs qui, semble-t-il, aiment mes livres et tentent de les faire connaître un peu plus. Je ne doute pas qu'un e-book puisse connaître le même parcours, mais je doute pour le coup que ces lecteurs-là éprouvent le même plaisir à se le faire passer. Disant ça, je sais que je me tire une balle dans le pied parce qu'à chaque livre que l'on se prête, c'est un peu moins (encore) dans l'escarcelle du pauvre auteur et de son éditeur. Mais c'est un sentiment qui n'a pas de prix quand on sait que ça se pratique. Alors, publiquement, je m'excuse auprès de Thomas Dreneau, qui dirige les Editions numériques EP-LA Arès, très mal tombé hier, après un énième festival de mauvaise foi et d'agressivité en d'autres lieux. Qu'il ne me semble pas avoir mérité puisque j'ai consacré du temps de lecture et d'analyse au livre d'Audrey Betsch, qui m'a par ailleurs remercié de ça. Pour autant, qu'il sache que je reste sur ma position: on ne peut pas tout dématérialiser, et surtout pas le temps de travail et d'écriture. Les chroniqueurs de "Livre & Lire" ou de "Lyon Capitale" qui ont écrit sur mes livres, je suppose qu'ils ont été rémunérés, même mal, pour le faire. J'ai encore l'espoir qu'on me reconnaisse cette compétence-là, aussi, et que ça puisse m'aider à vivre moins mal pour écrire mieux. Fin du sujet pour moi.
17:04 Publié dans Blog | Lien permanent
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