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19/01/2012

Serpillo-thérapiste en onto-flemmatologie.

Quand je suis de passage dans un hôpital, je prends toujours les escaliers plutôt que l’ascenseur. Pas seulement par crainte des maladies nosocomiales, mais plutôt pour savoir s’ils sont correctement nettoyés. Un vieux réflexe du temps de mes années de serpillo-thérapie, quand j’ai compris, assez jeune pour le coup, qu’il valait mieux bien travailler dès le matin plutôt que de devoir repasser dans l’après-midi. Rien de moraliste dans ce constat, sinon la parabole du semeur, dans un texte de Alain sur le travail, qui répond au philosophe qui lui demande pourquoi il passe trois fois quand deux suffiraient pour creuser le sillon, qu’il le fait une troisième fois comme on signerait une œuvre. La touche finale. Dans ces escaliers de l’hôpital, je refuse de me dire que j’avais ce type de pensée il y a près de trente ans. Qu’un jour, je les descendrai, qui sait, dans la position de ceux que je descendais quand je suis passé du ménage au brancardage. C’est plutôt ça, le cycle de la vie, pas les âneries beuglées chez Walt Disney. A quelqu’un qui me disait hier encore comment me comporter, je rétorquai que j’avais sans doute une conscience accrue de ce qu’était l’existence et que j’étais finalement plus adapté à son absurdité que lui, qui prétendait la connaître. Je veux bien faire les efforts nécessaires pour descendre de mon petit rocher, mais faudrait pas pousser mémé dans les orties. Ou dans les escaliers. Fussent-ils propres.

18:55 Publié dans Blog | Lien permanent

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