22/07/2011
"Trop pas!" - Chroniques 18 de der.
Qu’est-ce qui fait qu’on chante ? Parce qu’on est un corps. Le chanteur, pour Fred D., est un animal chantant. C’est donc ce qui est en trop qu’il faut enlever, et non se demander ce qu’on va faire en plus du texte. La leçon de chant aura été bénéfique à Roman comme elle l’a été à Pauline et à Eric. Venu aujourd’hui, au dernier jour des enregistrements, poser la voix du bel Esteban sur « la cancion » du même nom, Roman s’est délesté toute la matinée de ce qui l’empêchait de chanter bien parce qu’il voulait trop bien chanter. Le binôme s’est risqué à la traduction, pour aller chercher le juste chemin, celui de l’émotion. Herr Direktor aura suffisamment donné de sa personne pour que Pedro Cabrera, qui a co-composé la chanson avec Eric, puisse dormir tranquille. Cette chanson est passée, depuis Jean-Marie, d’un faux flamenco à un vrai rythme cubain, clave et timbal à l’appui. Dans deux langues, elle veut dire à l’âge adulte que les soucis des adolescents ne sont, eux, pas mineurs. Il aura fallu la journée - sieste de l’après-midi comprise – pour qu’Esteban arrive là où Marjo’ a placé leur amour. Il devra revenir en septembre. Nous aussi, pour le mixage. Les auditeurs, ceux qui ne lisent pas ces chroniques, n’en sauront rien : c’est le propre de la création de laisser l’œuvre aux autres une fois qu’on l’a terminée. Mon année charnière, à moi aussi, commence en septembre.
Voilà, les chroniques de « Trop pas ! » s’arrêtent à la 18ème. Je vais passer en mode vacances, un peu, avant d’entrer dans la 4ème année de ce blog. Travailler avec une historienne sur le parcours d’Aurélia Kreit, sa traversée de l’Europe, à pied, sur une durée de douze années. Qu’est-ce qui me pousse à faire ça, sinon la peur de tomber ? L’ensemble des déceptions que j’ai vécues cette année ? Quand Hostet’ m’accompagnera au Tramway, il chantera une chanson nouvelle, liée au roman que j’y présenterai, le 1er octobre. Elle parle, comme le Larrouquis, « des perdants magnifiques qu’on destine à l’oubli ». Il sera temps alors de me trouver la juste épitaphe : Laurent le perdant ou Laurent le Magnifique. Je plaisante.
La vie d’artiste, c’est :
- Entre 36 et 42 allers-retours Place Tolosan-St Cyr soit 540 km au minimum
- entre 126 et 134 viennoiseries, 36 baguettes et 10 flûtes
- entre 432 et 464 verres lavés
- entre 25 et 30 litres de blanc et 379 « p’tit coup d’blanc, M’sieur Simplex »
- 1chili, 1 gratin de pommes de terre maison puis 6 boîtes de cassoulet, 3 de chili, 3 de ratatouille
- 5kg de pâtes
- 3 tomes de Savoie, 1 de montagne, 3 Reblochon et autres
- entre 10 et 12 rouleaux de papier-toilette
- 1,5kg de carottes rapées
- 20 merguez non piquées
- 15 saucisses idem
- 16 desserts lactés au chocolat (en promo)
- 2 saladiers de mojito
Deux avant la Coda. Ad lib.
18:10 Publié dans Blog | Lien permanent
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