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07/05/2011

"Trop pas!" - Chroniques - 5

IMG_1343.JPGUn client. Quand le compliment vient de Fred D. lui-même, c’est suffisant pour dire ce que Gérard Védèche a apporté au projet, hier. Que ce soit l’ami de trente ans de Eric ne gâche rien. Gérard a débarqué à la Casa avec plus de guitares qu’il en fallait, sans doute, mais comme toutes les prises sont bonnes à prendre avant le mixage, ça n’a rien gâté. Oh que non. Dès les premières mesures de la très attendue « Alex & Marjo », des poils se sont hérissés. Gérard, lutin lunaire, a des doigts de fée, joue de sa Cheval siglée et slide de son Dobro, des silences respectueux suivent ses sessions. Ses prises permettent d’alléger les prises synthétiques (en studio, ça donne : « tu lourdes Charly Oleg »), leur donnent une autre dimension : les quatre notes de Honky-Tonk piano dans A&M ramènent « l’Eté meurtrier » en mémoire, il y a pire parrainage. Mais pour le coup, ce sont les cordes de Gérard qui viennent rappeler qu’on peut être bon musicien et compositeur comme Eric et laisser quelqu’un de meilleur jouer ses notes avec bonheur. Gérard laisse entendre la chanterelle sur « les Liaisons dangereuses », rycoode si on lui laisse de la reverb’. Les chorus de guitare s’enchaînent, se mélangent, il joue avec Hostett’, comme aux grandes heures de la fac de St Etienne, pour trouver le final en canon du « Café des Ecoles ». Pour Fred, le jeu de gratte, hawaïo-harrisonien, de Gérard, « fruite » le morceau quand il le faut, amène de la blackerie si besoin : quand les choses sont bien jouées, selon lui, elles s’imposent d’elles-mêmes. C’est sans appel. Gérard propose des réponses au clavier d’Oliv’ dans l’envoûtante « Ecole Buissonnière », s’amuse de la tonalité gainsbourienne du projet, qu’on a tous sollicitée, jusqu’à se demander si Marjo’ n’allait pas s’appeler Melody, finalement. Mais ce n’est pas fini : indépendamment des mesures à quasi deux temps et demi à la Quincy Jones (celui qui va nous libérer des, non, je ne peux pas le dire encore…), Gérard met des contre-mesures sur le duo final père/fille qui contre-balancent les mesures « champagnesques » du piano du Cartoonist, rééquilibre le morceau pour ne pas entrer en conflit avec les claviers, la corrige au besoin puis passe à l’électrique, dans l’après-midi, pour du Lap steel, avant d’en rajouter aujourd’hui. L’homme finit fatigué, on le serait à moins. Insatisfait, parce le perfectionnisme ne supporte pas l’approximation : mieux vaut se passer d’une piste guitare ou laisser reposer un morceau plutôt que de se satisfaire du son laissé. Bref, encore une journée hors du temps à voir sa création se finaliser, à se féliciter une fois encore d’avoir fait confiance à l’amitié et au talent. Ce qu’Eric m’avait dit du Djé est très en  dessous de ce que j’ai pu voir à l’œuvre, pas par la faute d’Eric, parce que sans doute, je le teste jour après jour, les mots ne suffisent pas. La Casa Musicale porte de mieux en mieux son nom, plus personne ne doute de ce que chacun va amener : on se demande bien ce qu’on va pouvoir faire de la semaine qui arrive en attendant de se retrouver la suivante. 


00:53 Publié dans Blog | Lien permanent

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