14/11/2009
L'Usage des mots.
De très beaux moments passés hier à Genève, pour la journée d'apparat de la 16ème sélection de Lettres-Frontière. Beaucoup de monde s'est pressé au Palais Eynard, sous les ors de l'Helvétie, pour rencontrer et écouter les auteurs dont ils se sont, depuis un an, approprié les oeuvres. Des rencontres entre auteurs très chaleureuses, des manquements, aussi, puisque le programme, dense, a fait se chevaucher plusieurs prestations. Mais, du coup, pas de temps mort et surtout - c'est la marque de fabrique LF - un rapport permanent entre l'auteur, l'oeuvre et le lecteur, à travers les questions posées lors des lectures ou débats, mais aussi inopinément, devant un buffet ou entre deux portes... J'ai ainsi pu constater de visu le lien qu'ont noué les lecteurs des jurys à Tébessa, à ce personnage dont la voix, à force de dire que je lui avais restituée, m'a rattrapé un peu hier, au moment de ma lecture. Emotion...
J'ai le sentiment un peu naïf d'appartenir à une famille, désormais. C'est ainsi qu'on la surnomme sur le site Lettres-Frontière. Mes petits camarades de jeu, déjà renommés comme Claudie Gallay, Yasmine Char ou Eugène Durif, encore un peu émergeants comme Christian Chavassieux ou Thomas Sandoz, aussi inconnus que moi comme Julie Delaloye, je suivrai leurs cheminements avec davantage de curiosité encore que je n'en ai eu pour leurs oeuvres, auparavant. J'ai même, message personnel, recommencé le Baiser de la nourrice dans le train avec beaucoup plus d'acuité qu'à la première lecture. J'aurai terminé Twist, coup de coeur des lecteurs en Rhône-Alpes, avant que la semaine s'achève (si je ne le fais pas, la documentaliste va me tuer!).
J'en dirai un peu plus sur le sujet dont j'ai débattu avec Eugène Durif (mon coup de coeur à moi, "laisse les hommes pleurer"), sous l'excellent arbitrage de Yann Nicol. Evidemment, mon indigence technique (équivalente à la propension qu'a Claudie Gallay à prendre les bus à contresens!) ne m'a pas permis de ramener les souvenirs audio que j'escomptais, enfin, pas totalement.
On reste parfois abasourdi de l'amour qu'on peut trouver chez des gens qui ne vous connaissent que par oeuvre interposée. C'est beau, mais ça crée des attentes, qu'il faudra respecter. Je vais me remettre au travail dès demain, pour postuler à cette sélection en 2011 avec le roman que j'aurai bientôt terminé. J'ai souvent utilisé le terme "valider" pour parler des actes qui déterminent, qui nous définissent plus en tant qu'individus que bien des choses qu'on fait ou qu'on croit (bien) faire; hier, jeudi soir aussi, je l'ai éprouvée, cette validation. C'est plus qu'une reconnaissance, c'est un équilibre. L'année prochaine, je serai à la journée "l'usage des mots", en spectateur, en curieux. D'ici là, je serai allé rencontrer tous ces gens merveilleux qui m'ont invité chez eux, à leur rencontre, pour la "saison" Lettres-frontière, qui ne s'interrompt que quand l'autre promotion prend la relève. C'est beaucoup plus qu'un prix littéraire, en somme, et ça évite en plus le droit de réserve...
Allez, plus tard, je demanderai à Pasacle Desbruères pourquoi Eugène Durif et Christian Chavassieux n'ont pas été associés en débat: ça aurait permis à Alceste et Célimène de se retrouver de nouveau...
18:29 | Lien permanent
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