14/11/2021
47.
J’ai regardé hier, pour la première fois depuis bien longtemps, l’adaptation filmée de la pièce de théâtre qui m’a peut-être le plus marqué dans mon histoire. Je veux dire depuis près de vingt ans, à quelque chose près la moitié de ma vie. La pièce, c’est « Pour un oui ou pour un non », de Nathalie Sarraute. Le film, de télé, sorti en 1989, c’est celui de Jacques Doillon, un cinéaste génial dont j’ai lu récemment qu’il n’avait plus d’argent pour tourner ce qu’il voudrait. « Pour un oui ou pour un non », c’est cette pièce courte et génialissime qui traite de l’implicite du discours, du métalangage et de ce qu’il abrite. Deux amis de longue date, dévoués l’un à l’autre, s’entredéchirent parce que l’un a eu pour l’autre des mots de ceux qu’on ne dit pas, mais qui impactent quand même : le fameux « c’est bien, ça », avec un étirement sur le i et le ça qui tombe, implacable, comme une sentence. En les entendant pour la millième fois, ces mots, je me demandais à quel point ma vie d’homme n’avait pas été déterminée par cette distance que l’on peut prendre avec les éléments les plus simples de l’existence. Si je pourrais dire, moi aussi, une fois au moins, que la vie est là sans qu’on entende les « simple et tranquille » qui feraient penser que je me prends pour Verlaine. Je me suis remémoré ces histoires vécues depuis ma première rencontre avec ce texte. Cette propension qu’il a entraîné chez moi à être dans l’instant et dans l’analyse de l’instant. Si il n’a pas fait de moi un écrivain, simplement, avec son cortège d’inaptitudes et de terreurs devant l’évidence. A cet état de lucidité, il m’était facile de savoir qu’un instant n’est vécu que dans la perception de son instantanéité, moins de le faire comprendre. Comme H2, finalement, puisque les deux protagonistes ne sont pas nommés. Bref, on m’écrivait récemment que le principe des moments cruciaux, c’est qu’on les vivait toujours seul : à voir ce qu’il est possible de mettre derrière les mots – ceux que l’on a dits et ceux qu’on ne dit pas – et au vu des trente années passées depuis et de ce que j’ai laissé derrière, je ne peux pas dire que c’est biiiiiien, mais ce n’est pas faux.
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13/11/2021
48.
Cette chanson sur Saint-Etienne - ville de mes souvenirs, de mes amis et de mon éditeur - est une vraie merveille. Moi qui ai tant écrit sur la Croix-rousse, je connais ce lien indéfectible qui nous fait aimer les lieux, les places de notre enfance. J’aimerais, je l’ai dit, m’éteindre tranquillement sur un banc de la Place Colbert, près des esprits de mes grands-mères. Mais pas maintenant, j’ai trop à faire.
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12/11/2021
49.
14:44 Publié dans Blog | Lien permanent
11/11/2021
50.
Clara m’a convaincu : ce personnage qui vieillit, la somme de ses actes, c’est en filigrane l’existence que je tente de mener, difficilement. Elle s’en sortira sans doute mieux que nous, ses créateurs, mais on ne lui en voudra pas : à travers elle, c’est nous qui visons l’éternité.
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10/11/2021
51.
L'échéance approche, qui me libérera d'un décompte quotidien, d'une charge et d'un plaisir mêlés. Je me demande ce que sera la suite, sans trop m'y attarder. Et je repense à cette jeune et brillante étudiante en philosophie - on se croirait chez Rohmer - dont l'objectif était de construire son propre système de pensée. Sans prétention, avec application, je crois avoir trouvé le mien. Il n'a rien de novateur, ne déconstruira rien, mais s'apparente au pointillisme perecquien des Je me souviens, par petites touches. Qui font somme. Ça n'est pas pour rien que la contrainte m'a toujours attiré, dans la création. Peut-être un jour en arriverai-je à n'écrire plus qu'une seule chronique par an, le 11.11 à 11h11.
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09/11/2021
52.
Dans un dessin animé mythique de la fin des années 80, cette phrase qui interpelle: "ça n'est pas un palefrenier qui va me donner des leçons" (ou équivalent). Faille spatio-temporelle.
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52.
Dans un dessin animé mythique de la fin des années 80, cette phrase qui interpelle: "ça n'est pas un palefrenier qui va me donner des leçons" (ou équivalent). Faille spatio-temporelle.
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08/11/2021
53.
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