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06/05/2022

Simplicité d'esprit.

Jim Kerr.jpgOn va voir les Minds comme on décide, un soir, de se refaire un blockbuster de cinéma, pour le plaisir, pour se rappeler à quel point on l’a aimé à sa sortie, quand la vie était plus simple, peut-être, à moins qu’on en enjolive le souvenir. Devant la Halle Tony Garnier, hier, la foule qui affluait était monochrome, teintée de gris dans les cheveux et vêtue de façon anachronique, veste en jean avec des patches pour les filles devenues femmes et blouson en cuir un peu (trop) près du corps pour les hommes. Une concentration exceptionnelle, statistiquement, de vaporettes, des kebabs qu’on avale comme à l’époque sans se soucier des conséquences digestives dans la nuit, pas de doute, on était bien dans l’attente d’un des groupes des 80’s qui s’en est le mieux sorti, ontologiquement, qui n’a pas cédé aux placements fosse or ou zone VIP. C’est à l’ancienne, tu rentres, tu avances, et si tu es plus grand que les autres, eh bien, tant pis pour eux. Évidemment, il vaut mieux, sans doute, voir les Minds en hiver plutôt qu’en été (ou presque), parce que la redingote écossaise de Jim Kerr à la salle 3000, en 2015, ne sera jamais égalée. Là, c’est élégant, veste, jean, petite écharpe de tweed, un ou deux morceaux oubliables pour commencer et le récital, au sens propre, peut démarrer : des tubes par dizaines, la bande-son de l’existence de chacun des êtres réunis dans la Halle aux bestiaux. « Mandela Day » pour commencer, « Waterfront », « Someone somewhere (in summertime) », « Alive & Kicking”, “Belfast Child”, tout cela dans le désordre, en deux temps, avec un Jim qui a trouvé la formule que ses camarades de l’époque n’ont jamais trouvée : deux choristes qui montent dans les tons, voire qui chantent à sa place, une batteuse exceptionnelle qui finit les morceaux debout, Charlie à la guitare pour sauver la formation d’origine, et une réelle joie d’être là, deux ans après la programmation initiale, deux ans passés, dit-il, à faire fructifier l’argent qu’on lui a donné et qu’on n’a pas repris, en gage de fidélité. Il est drôle, (toujours) beau, il est, disais-je déjà il y a sept ans, l’inverse de ce que Bono est devenu. Et puis surtout, en une seule phrase restée célèbre (« let me see your hands ! ») et répétée à l’envi, il te crée une union populaire à lui tout seul et en une seconde et demie, autorise tout le monde à hurler ses textes en yaourt, et laisse chacun de nous se prendre pour Bender, de « Breakfast Club », le temps d’un « Don’t you » de 15,26 minutes. Décor, lumières, son impeccable (une gageure, à la Halle), tout était formidable, hier et les Minds, comme nous, n’avaient pas envie de partir, ajoutaient un morceau, puis un deuxième, un troisième, finissaient par un « New Gold Dream » dont le refrain, seulement, ainsi, allez, que les courbatures de fin de soirée, et la gueule de bois de ce matin, rappelaient qu’on parlait là des années 81,82,83,84 (In English, please !).
Photo: Joël Cathebras
 
NB : J´avais raconté, ici, cet épisode de mon épreuve de philosophie, au Bac, pendant laquelle j’avais remarqué ma jolie voisine du rang d’à côté, deux places devant. Je crois qu’elle m’a permis de me tirer de cette épreuve, et d’aimer la matière au point, bien des années après, de l‘enseigner moi-même. Elle avait quand même dû remarquer quelque chose - pourtant nous n’avons pas échangé un mot - parce qu’une ou deux semaines après, nous nous sommes retrouvés, et reconnus, au concert de Simple Minds, au Palais des Sports de Lyon. À cette époque, dans les concerts, les mains se frôlaient un peu, puis les corps se rapprochaient d’autant et enfin, suivant l’humeur et la volonté de la demoiselle, les lèvres se touchaient et les langues se mêlaient. Ce soir, elle sera peut-être dans la salle, comme moi, mais notre histoire n’a pas dépassé le dernier rappel, il y a trente-six ans, et il y a peu de chances qu’elle reprenne : la vie a changé, depuis, les règles du jeu aussi. Mais j’aurai une pensée pour elle, dont je ne connais pas le nom.
Let me See your hands!

14:51 Publié dans Blog | Lien permanent

02/05/2022

Comme dans une chanson de Springsteen.

En voilà une belle histoire que cette chanson, qui réunit deux copains de trente ans, Gérard Védèche & Eric Hostettler, et deux autres de quarante-cinq, Denis Simon et moi-même. Dans ce film de Paul Herfray, il y a du Franck Gervaise, également, et des caméos du Boss lui-même et de Olivia Capecchi. L'Amérique des autres. Enjoy!

14:41 Publié dans Blog | Lien permanent