Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

02/12/2021

29.

La petite musique et la voix suave ont prévenu : il est dix-huit heures moins dix minutes, il faut s’approcher des banques d’emprunt, la médiathèque va fermer ses portes. Il fait nuit noire dehors, déjà, normal, c’est décembre depuis aujourd’hui : le pays s’est un peu plus refermé sur lui-même depuis hier, quand dans un triste pantomime, un homme aigri a osé se revendiquer de Barbara et de Brassens – oui, l’homme d’ici ! – pour prétendre le représenter. Mais il y a toujours une possibilité de s’extraire du laid pour aller vers le Beau, et ce soir, ça n’est pas un quart d’heure de célébrité qu’on m’offre, mais toute une nuit, de maintenant jusqu’au retour de la gentille femme de ménage, « un peu avant six heures », me dit-elle. 18h-6h, l’anamorphose est parfaite, et ce rendez-vous, deux fois reporté, prend date. Initialement, je devais y écrire « Aurelia dans la nuit », une nouvelle qui raviverait ma petite héroïne, mais puisqu’un virus est passé par là, je lui ai consacré un roman, un vrai, un Russe. Qui rejoindra dans quelques mois le grand volume rouge qui tient sa place dans les rayons, ici. S’enfermer dans un lieu de culture, ça n’est pas nouveau : il y eut des nuits au musée et, racontais-je, un auteur suisse, Eugène, qui, dans une petite bibliothèque de montagne, a disséminé les pages de sa nouvelle dans les livres à l’emprunt, créant une espèce de jeu de piste reconstitué. (...)

Extrait de "Ma nuit dans les livres", nouvelle inédite, dévoilée ce soir, 18h30, à la Médiathèque Mitterrand.

12:51 Publié dans Blog | Lien permanent

Les commentaires sont fermés.