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06/06/2019

All the world's a stage.

AFFICHE 3X8-page-001.jpgIl faut parfois faire part de ses expériences d’écriture, fût-ce seulement pour s’en souvenir soi. C’était en 2012, à un moment où je croyais encore que les choses allaient se passer naturellement pour moi, une fois – quand même – le Prix du 2ème roman dans la poche. Je ne cite plus cette anecdote que pour rire de moi-même et de l’illusion qu’il a créée. Les récompenses, les flatteries, peu importe ; mais dans l’élan de ce qui devait être mon 4ème roman, cette histoire russe que je me targuais d’écrire, rien n’allait me résister. Sauf qu’il s’est passé tout l’inverse, jusqu’à cette chute de vélo d’un ami à qui je confiai, la veille, que je n’arrivais pas à le faire, ce que je m’étais promis de faire. Un élément déclencheur : le lendemain, je reprenais mon ordinateur – Aurelia en aura connu quatre – et j’écrivais, j’écrivais, à n’en plus finir. A tel point qu’un jour, après mes dix ou douze heures de roman, je me suis couché épuisé, endormi de suite, jusqu’à ce qu’un rêve me turlupine : j’y voyais un comédien de mes amis, réputé pour ses pièces drôlatiques, et son visage surincrusté récitait un texte doux-amer, à Contre-Emploi (ça deviendra son titre), sur les vicissitudes du travail, dans les usines en restructuration. Un texte limpide, qui fait passer le spectateur du foux-rire à l’angoisse de la fin. Suffisamment pour que le conflit entre mon inconscient et mon sur-moi me pousse à me réveiller, allumer l’ordinateur de nouveau et écrire les huit scènes de cette pièce, d’un trait. Puis me recoucher. Le lendemain – tout le monde connaît cette impression – je me suis demandé si j’avais vraiment vécu, et écrit, cette scène, et quelques mois après que mon éditeur m’a demandé d’en écrire deux autres, « Trois-Huit » paraissait. Ma deuxième expérience de dramaturge après « Dom Juan ».

Je dis ça parce qu’après bien des promesses – comme souvent, dans le monde du théâtre – « Trois-Huit », qui fait rire en rencontres, n’a jamais été montée. Claude Muslin et moi en feront une lecture ce soir, devant un parterre qui devrait être fourni, dans le Bistrot du Marché, à Sète. Qui sait si la pièce, après…

10:08 Publié dans Blog | Lien permanent

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