25/11/2012
Jourdophiles.
J’ai à peine le temps de terminer ce week-end et d’écrire ma note, marquée par la rencontre, à « la Maison Vieille » de Roiron, librairie improbable en plein cœur de l’Auvergne qui accueillait, hier, Pierre Jourde. Cet homme qui depuis 2002 et « la littérature sans estomac » - puis le « Jourde et Naulleau », en 2004, au cours duquel il éreintait la littérature contemporaine autofictionnelle – marque ma vision de l’écriture, comme si, avant de passer par le sas critique conventionnel, un livre passait par le joug jourdien, ce qui ne garantit pas plus de ventes mais assure l’intégrité de l’écrivain, a minima. Ce qui pour beaucoup, dont moi, signifie l’essentiel. Hier, au coin du feu, Jourde nous a lu des extraits de « Pays perdu », pour lequel il s’est battu au sens propre, du « Maréchal absolu », son dernier roman au cours duquel il envisage une tyrannie déréalisée, un extrait de « littérature & authenticité », qui concerne l’intention de l’écrivain, sa propension démiurgique quand il atteint sa propre essentialité. Des lectures, principalement, même si la phase de questionnement, que Daniel, du Réalgar, et moi avons essentiellement nourrie, a touché des sujets essentiels sans que jamais ceux-ci soient abordés pleinement : qu’en est-il d’un auteur qui se partage entre enseignement, romans, essais, blogosphère, critique,œuvres d’artistes et petite édition, qu’il affectionne ? A quel moment l'auteur passe-t-il son travail sous les fourches caudines qu'il a lui-même érigées? Que mettrait-il dans un "J&N" contemporain? Du côté de l’égo, il est parti avec « la partie de cache-cache » que je lui ai offert. Il s’est montré surpris par le bandeau indiquant le prix du deuxième roman, par le fait que Carole Martinez ait concouru. J’ai espoir qu’il y jette un œil, sans rien attendre qu’une angoisse supplémentaire, au vu de son absence d’empathie, qu’à mon petit niveau, déjà, je revendique. Curieusement, je ne suis pas inquiet. A force de lire un auteur, on finit par deviner ce qu’il attend comme lecture. J'espère seulement qu'il s'y intéressera, par curiosité, en tant que roman. Beau moment, en tout cas, que je dois à Daniel, qui édita Jourde et qui va m’éditer. Rien que ça, ça inscrit.
21:10 Publié dans Blog | Lien permanent
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