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06/05/2021

240.

" (...) La conseillère - Non, mais ça n’a rien à voir avec rien. On peut aussi comprendre que quand on rentre d’une journée de travail, on n’a rien envie de faire.
M.H. - Oui, mais pendant ce temps-là, vous faites tout, c’est ça ?
La conseillère - On peut dire ça, si vous voulez.
M.H. - Je ne veux rien. Je veux juste que vous compreniez que c’est parce qu’on fait quelque chose que l’on ne peut pas faire rien. Et moi, aujourd’hui, je vous demande de me trouver du rien et vous me proposez quelque chose.
La conseillère - Si ce n’est que ça, on peut s’arranger : je vous radie des listes et vous n’aurez plus rien !
M.H. - Toujours sur le mode péjoratif, hein ! ça vous ennuie qu’on puisse revendiquer ça ?
La conseillère - Certainement, oui, ça m’ennuie ! Il faut travailler, dans la vie, ne pas rester à faire rien.
M.H. - Si vous saviez le temps que ça prend…
La conseillère - De quoi faire ?
M.H. - Faire rien.
La conseillère - Ça ne peut pas prendre du temps de ne rien faire !
M.H. - De faire rien, si. Il faut s’y consacrer pleinement. A temps plein. On comble tellement de vides quand on fait quelque chose qu’à côté, le rien n’est rien.
La conseillère - Vous êtes quoi, philosophe ?
M.H. - Oh non ! Vous n’imaginez pas les études qu’il faut faire pour ça ! Des années de travail, et pour quoi faire : enseigner que celui qui sait, c’est celui qui sait qu’il ne sait rien. Avouez que c’est un peu fort de café, non ? (...) "
Extrait de "Trois-Huit", Ed. R&P

05:17 Publié dans Blog | Lien permanent

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