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11/11/2014

Un roman à l'envers (9).

image.jpgBon, c'est aussi pour sortir du début du XXème siècle que je fais ce chemin à l'envers. Et pour tout dire, ce soir, j'ai été servi: c'est à peine si je ne m'étais pas habillé en commando de survie pour emprunter ce premier train ukrainien, qui devait me ramener, après sept jours de capitale, à la réalité rurale du pays, à la dureté des conditions etc. Résultat, mon chapeau de Crocodile Dundee et moi nous sommes retrouvés dans un superbe train tout confort, aux sièges plus larges que j'en ai jamais vu en France. Écrans de télé communs comme dans les avions (avec film bollywoodien et Tom&Jerry), service de restauration en voiture... Mêmes mauvaises habitudes qu'ailleurs, avec un festival de sonneries de portables et de conversations fortes. Mais en russe, ce qui me permet de davantage les supporter, sans doute. Des pointes de vitesse à 150km, la campagne traversée, hélas, sans que j'en voie rien: il n'y avait qu'un horaire, et 17h40, en novembre, en Ukraine, c'est la nuit. À Dniepopetrovsk, mon logeur vient me chercher à la gare, délicate attention, esprit de partage de ces solutions alternatives que je découvre avec plaisir. Je suis à plus de cinq heures de train de Kiev, je vais découvrir une autre ville, et chercher, avec mon hôte, le moyen, d'ici quelques jours, de rallier Odessa. Il y a la solution confortable du retour par la capitale, et du direct pour la ville: mêmes trains, même absence de surprise. Antoine m'a dit hier qu'il était quasiment impossible d'aller à Odessa de Dniepo. Pour Valentyn, ça l'est. Je ne voudrais avoir à me dire, à mon retour, qu'aller à St. André de Corcy en TER, en mars dernier, fut autrement plus périlleux que mon périple ukrainien.

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Un roman à l'envers (8).

image.jpgEn avril 1986, j'en terminais avec mes années lycée, qui ne m'auront pas laissé grand chose, sinon cet avertissement, très décalé aujourd'hui, d'avoir à se choisir, quelqu'il soit, un journal de prédilection et le lire quotidiennement. C'est ainsi que, alors même que se profilaient mes tourments nizaniens, j'étais averti des choses du monde, convaincu, même, qu'on pourrait le changer. Les années fac, Devaquet, Monory, Pasqua-Pandraud, Malik Oussekine et, deux ans et demi plus tard, la chute du Mur, m'en auraient presque convaincu, si ce siècle n'était allé, par la suite, de désillusion en désillusion. Pas de réel intérêt au musée de la catastrophe de Tchernobyl, alors, sinon l'émotion, enco, de voir des hommes pousser des chariots de sable à l'intérieur même du réacteur. De se dire qu'ils sont morts, depuis, mais que l'héritage persiste, même si le nuage a miraculeusement épargné la France, après quasiment trois tours du monde. À moins que Fabius ait voulu dire "Ouessant", parce qu'au vu de la carte qui retrace son parcours, il semblerait que le nuage ait bifurqué avant: il a dû écouter Marié-Pierre Planchon... Dans une petite paire d'heures, je prends le train pou r Dniepopetrovsk. Antoine m'a averti des conditions un peu dantesques, mais c'est aussi pour ça que je suis venu, alors... Je quitte Kiev, heureux d'avoir rencontré la ville. Dans le wagon, tout à l'heure, je serai à la place de mes personnages, même si le seul danger que je cours est de ne pas être compris. L'initiation se fait à tous les âges, même vingt-huit ans après 86. Vingt-huit ans après l'âge décrit dans le "poignet d'Alain Larrouquis", quand il fallut me décrire à la moitié de l'âge que j'avais. En arrivant ce soir, j'aurai grandi d'une étape.

14:06 Publié dans Blog | Lien permanent