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09/03/2015

Paroles & Musique (3/7).

De Léo, je garderai, à vie, le souvenir de ce vieil homme claudiquant, demandant au public de le laisser partir sans bruit, sur les derniers accords de « Avec le temps », cette antiphrase dont il aura souffert, jusqu’au bout, qu’elle ne fût pas comprise comme lui l’entendait. Mais c’est « Lorsque tu me liras », cette supplique, une de plus, qu’il adresse à Christie, alias Marie-Christine, ou Marie, plus rarement Maria-Cristina, de son vrai nom, fille de Jesus et Juanita Diaz Alfonso, qui ont traversé les Pyrénées à pied en 1947, leur bébé dans les bras, pour fuir le franquisme. Léo avait trente ans de plus qu’elle et pourtant, c’est elle qui l’a rasséréné, lui a donné des enfants, l’a fait passer de « Il n’y a plus rien » à « l’espoir » (dans les ventre des Espagnoles…). Il oppose dans la lettre qu’il lui dédie le silence qui est le sien aux paroles qu’il lui adresse, se bat avec ses démons, s’accroche aux futurs qu’il revendique, se bat comme il s’est toujours battu, avec la honte, la solitude, la joie triste, éternel oxymore de la chanson française. La dette qu’il faut payer au monde, le difficile (quelle prononciation !), seul chemin selon Kierkegaard. On aura tout dit de Ferré, son anarchie caviar, sa mégalomanie et son complexe mêlés, ’heure peut sonner, l’examen de Minuit est largement passé.

17:41 Publié dans Blog | Lien permanent