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08/05/2015

La vie, l'instant.

Je connais quelqu’un en plein désarroi (euphémisme) parce qu’un déséquilibré qui avait décidé de « tuer quelqu’un le 4 mai 2015 » a jeté son sordide dévolu sur son frère, l’arrachant à l’existence, à l’amour des siens, laissant des orphelins, de famille et de raison. Comment est-ce qu’on s’accommode d’une telle fatalité, comment ne pas se dire ad mortam aeternam que s’il n’avait pas, ce soir-là, décidé d’aller fumer une cigarette en bas de son immeuble tranquille, il serait toujours là, souriant, serait remonté embrasser ses enfants, sa petite fille de quatre ans, ultime bonheur d’un homme de cinquante ? Que cette amie dans la douleur me confie, aussi peu de temps après, qu’elle ne ressent aucune haine envers le meurtrier de son frère me rassérène et ma laisse pantois dans le même temps : l’humanité existe bel et bien, alors, et le geste fou d’un homme qui a perdu le sens commun ne l’aura pas emporté, au final. Il n’empêche, pour avoir écrit, récemment, sur les absents, je pense à elle, et à eux tous, qui l’ont perdu. L’absurdité d’une vie n’est jamais plus flagrante que quand on l’arrache à nous.

16:05 Publié dans Blog | Lien permanent