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11/03/2015

Paroles & Musique (5/7).

Je sens monter, à 5 sur 7, la tension propre à chaque liste, les reproches que je me fais déjà d’avoir oublié telle ou telle chanson, tel ou tel artiste. Mais la règle du jeu était claire, et j’ai beau faire, en choisir sept, c’est renoncer, d’office, à des milliers d’autres. Sans compter celles de mes amis qui m’accompagnent au quotidien, qui connaîtront (eux ? leurs chansons ? peu importe, après tout) le destin de ces textes dont je me remémore la moindre intonation, ces textes qui m’ont guidé dans mon apprentissage d’une langue plus qu’usuelle, celle de la fonction poétique, du mot choisi plutôt qu’un autre, une obsession qui fait que j’aspire davantage à être Claude Lemesle ou Jean-Loup Dabadie, puisque c’est lui qui a écrit « Et puis », que Reggiani lui-même, ou Moustaki, puisque le beau Georges a beaucoup écrit pour le beau Serge. Moustaki, je l’ai rencontré au théâtre de la mer de Sète, Reggiani, je suis allé le voir quand j’avais dix-huit ans, et la force de l’interprétation, la théâtralité du spectacle m’avait impressionné. « Et puis » cette chanson… Ce bilan de la vie, à tous ses âges, le rêve de la permanence plus que de la longévité,  cet amour qu’il décrit, ça n’a beau exister que dans les chansons, on le rêve tous pour soi et quand on l’a eu, qu’on l’a perdu, elles permettent de le revivre un peu, de ne pas oublier qu’on a aimé et qu’on a été aimé. Quand on aura fait la vie, dit-il. Il y a quelque chose d’obsessionnel dans l’idée de ne pas passer à côté de sa vie, dût-elle, cette obsession, générer l’erreur et le regret. Serge aura attiré les plus grands auteurs sur sa voix et son charisme. Pas mal pour un apprenti-coiffeur, premier métier qu’il aura partagé avec Fabrice Luchini : aux cheveux bien coupés, la Beauté n’attend pas le nombre des années.

17:56 Publié dans Blog | Lien permanent