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27/11/2014

S'ouvrir au mouvement.

Capture d’écran 2014-11-27 à 15.47.54.pngDans la démarche artistique, le plus difficile n’est pas de créer, mais d’assurer, juste derrière, le travail de promotion et de diffusion: la plupart du temps, s’il est fourni par l’artiste lui-même, ce travail-là devient contre-productif, parce que s’il ne sait pas se vendre, il ne parviendra à rien, et s’il sait le faire, l’essence même de son travail paraît douteuse. S’il n’est pas suivi, si on ne prend pas en charge la diffusion de son (vrai) travail, le peintre, l’écrivain, le musicien fera le tour de ses cercles de connaissances et, s’il est populaire en amont, s’il a beaucoup d’amis, se réjouira d’un succès d’estime en trompe-l’oeil. C’est le cercle vicié, en amont, celui que tout le monde connaît, un jour. Celui auquel je me confronte moi-même quand des maisons d’édition nationales refusent des manuscrits qui, une fois devenus livres, me valent des mêmes le reproche de ne pas l’avoir mieux édité. Pour autant, rien ne dédouane l’artiste du travail qui lui reste à faire une fois qu’il croit l’avoir terminé, c’est une chose dont je suis convaincu. Alors, puisque ce texte a été validé par deux éditeurs, puisqu’il est paru à la fois dans mon recueil de nouvelles et en tirage à part aux Editions du Réalgar, même s’il a déjà un an et demi, même si, même si, puisqu’on approche du 150ème anniversaire de la naissance de Camille Claudel et puisqu’elle a - au-delà du raisonnable - marqué mon existence, je viens d’envoyer un exemplaire de « Valse, Claudel » et du « Camille » qui va avec, à la commissaire de l’exposition qui lui sera consacrée, très vite, à la Piscine de Roubaix. Je ne l'ai jamais fait avant, alors que les occasions et les expositions se sont multipliées, ces dernières années. Au pire, je ne récolterai qu’un peu d’indifférence supplémentaire, au mieux, je provoquerai quelque chose. Avec deux ans de retard, mais qui s’arrêtera à ça, face aux 150 qu’elle nous rend aujourd’hui? Et si je peux restituer un peu de ce que Jean-Jacques Coulon et Stéphane Pétrier m’ont apporté dans cette aventure, eh bien, ça n’aura pas été vain. Ça l’est déjà moins que ce qu’on a fait d’elle, de son vivant.

15:49 Publié dans Blog | Lien permanent